Mes amis africains
Petit préambule : « Mes amis africains », je veux parler des africains de couleur et de cœur et non pas des pseudo-africains du CRAN et autres qui n’ont pour objectif que de détruire notre identité française, notre civilisation pour une société multiculturelle, sans âme ; ceux là et tous ceux qui les soutiennent sont mes ennemis ».
Hier soir, j’ai assisté à une conférence organisée par le CCFD sur la production de coton au Burkina-Fasso. Un film fût projeté pour nous montrer l’importance de la production de coton dans ce pays et son impact économique au niveau local. Suite à cette projection, un débat c’est instauré en compagnie de quelques africains dont 3 jeunes burkinabés.
Il a donc été question de mondialisation, des cours mondiaux, de subventions des pays du Nord pour leur agriculture, d’immigration, … .
Mes interventions ont été nombreuses (…), en voici quelques unes :
« Evitons l’amalgame entre subventions agricoles européennes et production de coton (marginale en Europe). Ensuite, si l’Europe et notamment la France subventione ses agriculteurs, c’est pour aussi se protéger, tant bien que mal, de certains méfaits dus à la mondialisation. Sans subventions, cela ferait longtemps que l’on ne mangerait plus que du bœuf aux hormones made in USA, de l’agneau d’Australie, du fromage babybel accompagné de coca cola … . Bref, chez nous, les subventions c’est aussi une question d’indépendance alimantaire.
Vous avez comparez dans le film les méthodes de récolte du coton : aux EU avec une machine 7 rangs et au Burkina-Faso, à la main. On ne peut quand même pas demander aux EU de revenir à la récolte manuelle … à moins d’opter pour la décroissance … .
Je comprends l’importance vitale, économique, de la production de coton au Burkina-Fasso, mais à mon avis, dénoncer et lutter contre les subventions qu’accordent les pays du Nord à leurs agriculteurs est un combat perdu d'avance.
De mon simple avis, je vous verrai d’autres pistes :
1-pourquoi ne pas faire comme les autres pays et instaurer vous aussi des barrières douanières avec des taxes à l’importation qui serviraient ensuite à exporter vos produits aux prix mondiaux ?
2-êtes-vous organisés en associations de producteurs, en coopératives, pour des achats en commun de matériels, d’engrais, … ?
3-pourquoi ne pas mettre en place une filière de qualité type « coton récolté à la main » ?
4-pourquoi ne pas mettre en place des usines de transformation du coton ? ».
Un burkinabé m’interpelle : « nous n’avons pas assez d’argent pour acheter en commun. En plus certains nous vendent des produits chimiques qui ne marchent pas ».
Je réponds : « en France aussi, les agriculteurs empruntent à la banque pour acheter les intrants et remboursent à la récolte. Pourquoi ne pas mettre en place, comme il existe dans d’autres pays pauvres, des banques qui ne prêtent qu’aux pauvres ?
La paysannerie en France au XIX ième siècle était aussi très pauvre. Mais progressivement, ils se sont organisés.
J’ai oublié de parler des charges de cultures pour expliquer aussi le pourquoi des subventions ; les charges ne sont pas les mêmes ; chez nous, avant de semer, il faut déjà payer la MSA, les assurances obligatoires, etc … que ne payent pas les pays pauvres … ».
Une africaine, vivant en France, intervient : « Je vous arrête ! Nous avons les mêmes charges que vous : en France vous n’avez qu’une femme, chez nous, l’homme a 3 ou 4 femmes et tous les enfants à nourrir. ».
Je réponds : « Eh bé, vision occidentale, c’est une question d’éducation. Si vous n’avez pas les moyens de faire vivre plusieurs femmes, les hommes n’ont qu’à en prenne qu’une … ».
Rire dans la salle, sauf l’africaine … .
Je continues : « Maintenant, j’ai l’impression que tout ça est avant tout un problème de structure. L’aide dont vous semblez avoir besoin est une aide pour vous structurer. Le problème c’est le risque de tomber dans le cliché des anciennes colonies : le Blanc qui organise les affaires du Noir … .
- C’est vrai, intervient un camerounais vivant depuis 20 ans en France, chez nous en Afrique, il y a trop de corruption, de plus, chacun privilégie sa famille, son ethnie, au détriment de son pays. Ce qu’il faudrait, c’est pratiquer l’ingérance.
- Vous pouvez parler d’ingérance parce que vous êtes Noir, vous pouvez vous le permettre ... Mais effectivement, cela pourrait être la solution … .
Et le camerounais poursuit : « les pays du Nord donnent des subventions pour des réalisations en Afrique ; il faut ensuite se rendre sur place pour constater si ça a été fait. ».
- Tout à fait d’accord, je pense que c’est souvent le cas pour des micro-projets de développement. ».
Puis les burkinabés ont parlé de leur identité (NDLR : tiens, eux ils ont le droit …), de leur attachement à la terre, … .
Et logiquement, le débat a dérivé sur l’immigration.
Intervention d’un africains : « L’immigration des boat-people et autres n’est pas qu’une immigration économique. Ceux qui veulent partir ne sont pas ceux qui meurent de faim, ceux sont les plus vigoureux, qui rêvent d’un Eldorado. C’est comme les moustiques la nuit, ils sont attirés par la lumière. ».
Un burkinabé confirme : « Moi aussi avant, je voulais trop vivre en France, mais depuis 2 mois que je suis là, je vois comment c’est … Il y a des blancs qui mendient … Je discute avec d’autres africains qui me disent qu’ils souhaitent rentrer chez eux mais ils n’osent pas car ils n’ont rien gagnés ; ils ont honte de rentrer au pays sans rien, sans cadeaux pour tout le monde. Maintenant que j’ai vu tout ça, mon avis a changé, je souhaite rester chez moi au Burkina-Fasso. Mais quand je vais rentrer et raconter ce que j’ai vu, personne ne voudra me croire. Alors pour leur prouver, on a pris des photos des mendiants blancs. … ».
Bref, résumons tout ça : l’Afrique a un cruel problème de structuration. De plus, la corruption gangrène tout. L’aide à l’Afrique doit s’orienter vers les aides à la structuration mais aussi vers les micro-projets. Tout cela ne peut réussir que dans le cadre d’un partenariat fort et convaincant. Pas évident.
Au final , j’ai invité mes amis africains à boire une bière. Je leur ai parlé du Niger, on a continué à échanger, on a ri … . Puis vers minuit, je les ai quitté, demain il faut travailler … .
Chers amis africains d’un soir, merci d’être venu nous voir et bon retour chez vous.
Adishatz
4 Commentaires:
Salut Manu
J'ai trouvé l'adresse de ton blog sur lourdes infos
je ne te connaissais pas cette passion pour l'écriture,je pense que tu ne vas pas tarder à écrire un livre( si se n'est pas déja fait.)
J'aime bien la dernière phrase de ton post "bon retour chez vous "..... craindrais tu que ces braves gens se plaisent ici et oublient de reprendre l'avion....?
Adiu Béret,
donnes moi un indice pour mieux te situer ...
Pour ce qui est de la phrase : "bon retour chez vous", c'est une façon de dire: "bon voyage" ...
et effectivement, "n'oubliez pas de reprendre l'avion" ... :) ... .
Explication plus sérieuse à cette boutade, une analyse de la situation:
"Quand on sait ce que cette immigration que l’on nous fait ingurgiter de force pèse, sans contre partie, sur le budget national et social, sans oublier ce qu’elle coûte à notre société en désagréments, troubles et nuisances, sommes nous obligés de tomber dans ce piège compassionnel ? La ville d’Aubervilliers, pourtant dirigée par un conseil municipal communiste et non par des élus FN, mesurant enfin les conséquences d’un laisser faire inouï, s’est décidée de réagir en enfreignant le tabou qui fait des immigrés d’Afrique et du Maghreb des vaches sacrées. C’est un maire tout ce qui se fait de mieux en matière de gauche qui affronte la fronde des Africains qui exigent tout et tout de suite, un logement social et adéquat dans la commune, sans se préoccuper de la liste d’attente des 3800 candidats au logement, qui ne comptent pas que des Français « de souche ». Et c’est un membre du gouvernement, dont l’origine africaine n’est pas une excuse mais plutôt un signe inquiétant, qui exprime bien haut sa solidarité avec ceux qui enfreignent les lois, pour peu qu’ils soient Africains comme elle. Elle oublie simplement qu’en tant que membre du gouvernement, elle doit appliquer les lois et veiller à ce que dans son domaine propre les lois soient respectées. Mais la « France pluriethnique » installe sa cacophonie jusqu’au sein du gouvernement".
Adishatz
Manu OC (ou Manu 1er ...)
eh bé macanique.....(expression occitane que disait mon grand père)quand tu prends ta plume (ou ton clavier) ,tu as vite fait d'écrire 30 lignes.
Moi, mes posts sont plus courts car je maitrise plus mon tracteur que mon ordi.
Je trouve ta vision sur l'immigration un peu trop catastrophiste mais je souhaite bien du courage aux élus qui doivent jongler entre leur budget et leurs obligations sociales pour prendre malgré tout des décisions.
béret
a plus....
Adiu Béret,
je te rassure, la qualité d'un post ne se juge pas à sa taille ;)
C'est vrai que c'est plus confortable de rester tranquille dans sa bulle, sur son tracteur, ... plutôt que se torturer l'esprit à imaginer le pays que nous laisserons à nos enfants ... .
Comme beaucoup, tant que tout ça se passe loin de la Bigorre, ça ne te touches pas. Jusqu'au jour où ... .
Oh, je sais, il y a tellement de choses plus graves: le réchauffement climatique, les épidémies, le cancer, les ressources naturelles qui s'épuisent, etc ...
Pour ma part, j'ai choisi d'aborder sur internet le risque concernant la perte de notre identité, de notre culture et tout ce qui en découle ... .
A ce sujet, n'hésites pas à lire mes anciens posts (voir archives sur ce blog), des exemples illustrent mes propos, je ne vais pas me répéter.
Au fait, si tu veux faire un placement: achètes vite "Tintin au Congo". En effet, la Belgique, sous la pression, vient d'interdire la vente de ce livre. Cela ne saurait tarder en France ... .
Tant et encore trop de choses à dire ... mais bon je risque de dépasser 30 lignes :)
A part ça, say pass qui n'ès ? Té coneishi ?
A ballèu ?
Adishatz
Manu OC
Enregistrer un commentaire
<< Home