Adiü, quim vas ?

Ce blog est à contre-courant: sur des sujets qui fâchent: La fin de l'Occident, C'est quoi être français ?, etc ... . Il traite aussi de la vie quotidienne d'un gascon. Planvengut !

18 avril 2007

Un policier décédé écrit à ses collègues ...

Voici un mél que je viens de recevoir (une fuite d’un commissariat ? …) sur un dramatique sujet d’actualité, vite oublié par les médias …
A lire et à méditer ....... (en ces temps d'élection !!!!!)
.... chacun étant libre de penser ce qu'il veut.

Foire du Trone, Paris 12

Chers collègues...
J'avais trente-et-un ans, un père, une mère qui m'aimaient et que j'aimais, une petite amie que j'aimais, avec qui je fondais des projets de foyer, d'enfants... Des coéquipiers qui m'appréciaient et que j'appréciais, des amis avec lesquels je partageais pleins de joies...

J'étais policier. Mon grade ? Gardien de la Paix...J'étais de la 11ème CI, en ULI.
La PAIX.
Ca, la paix, je l'ai gardé ! Sans jamais l'avoir trouvé ! Pourtant je m'efforçais de la garder, de la maintenir... Pour mes proches, mais aussi pour mes concitoyens.
Ces "citoyens" qui m'ont craché dessus, qui m'ont insulté, parfois même violenté.

Ce soir, vers 21h00, un d'entre eux, aidé par d'autres citoyens, un brave citoyen donc, un de ceux que nos lois, nos magistrats, nos "citoyens", nos associations, nos bien-pensants et parfois même que des fonctionnaires de police protègent, un d'entre eux, disais-je, m'a lâchement assassiné.
Comment ?
Non, il n'était pas armé.
Non, il ne m'a pas foncé dessus avec un véhicule "emprunté".
Il m'a simplement poussé sous le vérin d'un manège qui m'a décapité sous les yeux de mes collègues impuissants.
Pourquoi ? Comment dire...
J'intervenais sur une rixe entre jeunes, qui, non contents de porter des coups à la foule présente ainsi qu'au forain propriétaire du manège, nous prirent à parti mes collègues et moi-même.
J'eu moins de chance que les autres voilà tout.
Le plus curieux, c'est que ma mort ne fait l'objet que de quelques lignes dans les feuilles de choux des journaux d'information.
Ah ! J'allais oublier, il s'agit bien évidemment que d'un accident.
Rien d'important somme toute.

Même mes collègues, sans doute sous l'effet de la peine, de la surprise, du choc, n'ont pas encore réagi... .
Ils n'ont manifesté ni révolte, ni colère, ni mécontentement, ni ras-le-bol... Pas même un ça suffit (avec "s'il vous plaît" à la fin, sinon ça ferait trop répressif, voire agressif!)
(NDLR : en fait, on va leur interdire de réagir … voir à la fin).

C'est étonnant, non ? Surtout quand on sait que la mort de deux jeunes "désoeuvrés" (…) dans un transformateur en novembre 2005 avait suffit à déclencher de longues nuits d'émeutes, de vandalisme et d'innombrables violences armées à l'égard de la société, et à l'égard de nos collègues... A cela s'ensuivait des marches silencieuses ou des manifestations, et des interventions télévisées de nos gouvernants très émus.

Je ne vous raconte pas tout ça pour vous faire pleurer sur mon sort, ni vous inciter à la vengeance, et encore moins à vous enjoindre à démissionner.
Non, collègue, je t'écris simplement pour te dire que si tu n'y prends pas garde, tu seras peut-être le prochain.
Ceux sont tes collègues qui pleureront de n'avoir rien pu faire. C'est chez toi que le téléphone sonnera pour annoncer à ta femme que tu es décédé dans l'exercice de tes fonctions. C'est à ta famille que l'on remettra le drapeau, symbole de nos couleurs et des valeurs que tu as défendu au prix de ta vie. C'est à tes parents que l'on donnera tes deux belles médailles "en chocolat" pour le titre de chevalier de la légion d'honneur et d'acte de courage et de dévouement, à titre posthume bien entendu... Avec un peu de chance tu passeras peut-être même brigadier ou officier (toujours à titre posthume). C'est pour ton fils ou ta fille que les collègues verseront la cotisation à l'orphelinat de notre institution.
C'est à tes collègues que l'on dira d'éviter les contrôles dans le secteur ou tu seras MORT, dans le but bien évident de ne pas "provoquer" ces pauvres petits et d'empêcher par la même occasion qu'un autre collègue comme toi ou moi, ne commette une "bavure".
Eh oui !
La société française est ainsi faite qu'il vaut mieux que tu décèdes sous les coups, les balles ou les roues d'un véhicule...
Cela suscitera toujours moins d'émotions et de mouvements sociaux que la mort d'un "citoyen" désoeuvré, qu'il soit de bonne fréquentation ou délinquant notoire... .


Voilà, COLLEGUE !!!
Je ne m'attends pas à ce que tu ailles manifester, à ce que tu deviennes plus professionnel lors de l'exercice de tes fonctions, à ce que tu sois plus solidaire de nos collègues, à ce que tu fasses le nécessaire pour que cela ne se reproduise plus jamais, ni même à essayer de réunir le maximum de collègues pour les en convaincre.
Non, non, loin de moi de croire que ma seule mort suffirait à changer tout ça !!!
Je te rassure, il ne faut pas t'en faire pour moi. Là où je suis, j'ai enfin trouvé la paix. Plus de risque de me faire insulter, violenter, dénoncer et accuser injustement... .
Ma fiancée va sûrement recevoir le chèque de soixante euros prévu pour le décès de collègues en service... . Ma mère pourra essuyer ses larmes dans le drapeau qu'elle aura reçu... . Mon père rangera mes deux médailles sur l'étagère du salon... . Mes collègues feront une quête et une petite enveloppe pour une belle couronne... . Le préfet organisera sans doute une belle cérémonie... .
Les bien-pensants ou citoyens "sympathisants" diront : il ne faisait que son travail, c'est normal, ou alors c'est bien fait pour lui, il n'avait qu'à pas provoquer ces jeunes qui venaient s'amuser… . Et puis, pour une fois que c'est un flic qui se fait tuer, on ne va pas en faire un fromage!
A ceux là je réponds : rassurez-vous personne n'en fera un fromage, pas même un petit crottin... .
Ceux qui m'ont assassiné courent toujours.
Dans leur cité, ils doivent parader en criant : on a fumé un keuf !
Et ils seront respectés par tous les autres petits jeunes "désoeuvrés" qui les considéreront comme des héros...
Et pour les rares collègues qui n'auront pas compris, qui oseront encore les contrôler, ou les interpeller, qui recevront peut-être des coups, des crachas, des insultes, on dira : mais que faites vous-là ? Vous allez provoquer une émeute, vous êtes fous ?

J'en ai fini avec toi collègue, comme j'en ai fini avec ma vie. Je te laisse donc retourner à tes occupations et je te dis :
A BIENTOT PEUT-ETRE ?
Dieu seul le sait, comme le veut l'expression populaire.

Au fait, j’apprends sur RMC info que la manifestation prévue par ses collègues en son hommage vient d’être interdite par la Préfecture … . !!!